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Sa réputation n’est plus à faire : quitte à faire rager les Parisiens, Lyon est considérée comme la capitale française de la gastronomie. Mais aussi comme une ville qui compte sur la scène mixologie hexagonale en plein renouveau grâce à ses bars à cocktails pointus et créatifs.

Lorsqu’on débarque à Lyon, pour rentrer dans le vif du sujet, on n’a rien trouvé de mieux que s’attabler chez Daniel & Denise. Celui de la rue de Créqui, le “vrai” selon l’équipe en salle… On imagine bien que le deuxième Daniel & Denise, installé dans le 5e arrondissement, tient lui aussi la route mais il est vrai que c’est à côté du Palais de Justice que Joseph Viola a ouvert son premier bouchon, dans une ancienne boucherie. Un bouchon étoilé pourrait-on dire puisque le chef est Meilleur Ouvrier de France. Il suffit de goûter son pâté en croûte au foie gras et ris de veau, avec lequel il a d’ailleurs remporté le titre de Champion du Monde en 2009, pour constater qu’il maîtrise son sujet. On vous conseille vivement d’enchaîner avec la quenelle de brochet sauce Nantua : il s’agit d’une spécialité lyonnaise et elle est ici exécutée à la perfection. Cela dit, ne traînez pas trop à table : une petite balade s’impose avant de s’offrir un cocktail. Car dans la Cité des gones, s’il est question de gastronomie, en matière de mixologie, il y a aussi de quoi se faire plaisir.

Et si on flirtait avec les étoiles…

Parmi les nouveaux venus sur la scène cocktail lyonnaise, on a beaucoup aimé L’Archimiste : une adresse qui a l’amabilité d’ouvrir dès 17 heures. Ce petit bar à cocktails du 6e arrondissement fondé par Gabriel Desvallées et Matthieu Henry séduit tout autant par son cadre au look industriel-végétal que son accueil, résolument chaleureux, et bien sûr sa carte de cocktails qui donne la part belle au rhum. On y retrouve quelques incontournables comme le Gin Tonic mais surtout des créations bien ficelées, à la présentation soignée, comme ce Scatola Negroni (gin infusé au poivre Timut, vermouth, bitters ananas) et ce Jungle District (rhum infusé à la banane, ananas, passion, café, épices, citron). La food list est également intéressante avec de jolies surprises comme ce grilled cheese à la mozzarella fumée et au pain de mie à l’encre de seiche. Autant dire que L’Archimiste fait déjà figure d’incontournable. Mais le moment est venu de passer aux choses sérieuses. Très sérieuses même. Direction donc La Mère Brazier, une adresse mythique, chargée d’histoire, reprise par Mathieu Viannay il y a dix ans. Oui, il a osé s’installer dans le restaurant fondé en 1921 par Eugénie Brazier, la première et unique femme à avoir obtenu deux fois trois étoiles Michelin pour ses restaurants de Lyon et du col de la Luère dans les monts du Lyonnais où un certain Paul Bocuse a fait ses classes.

« La patronne ici, c’est la Mère Brazier. Je ne suis que de passage », affirme-t-il. Mais, même s’il n’a jamais souhaité toucher à la décoration, force est de constater qu’il a déjà marqué de son empreinte cette maison historique avec sa cuisine qu’il qualifie de « classique décomplexée ». Pour en saisir toutes les nuances, optez pour le menu dégustation à travers lequel le chef exprime tout son savoir-faire et son talent dans l’art de sélectionner des produits d’exception, dans la précision des cuissons et des assaisonnements ou encore dans la justesse des accords. Pure et incisive, l’araignée de mer aux agrumes et son émulsion au céleri donne le ton. Les gambas Carabineros servis crues et escortées de caviar Osciètre prennent le relais et sont tout simplement électrisantes. Quant à la canette servie ce soir là, très réconfortante, elle était rosée à souhait et accompagnée d’un jus franc et gourmand. Que dire du chariot de fromages affinés… Il est plus que généreux. Gardez tout de même un peu de place pour le dessert et les mignardises. La madeleine du chef, travaillée façon financier, est totalement addictive… Ah, on a oublié de vous dire : Mathieu Viannay a deux étoiles au guide Michelin et il a obtenu le titre de Meilleur Ouvrier de France en 2004. Mais l’essentiel n’est-il pas ailleurs : dans le plaisir procuré par sa cuisine ?

Pour vous remettre de tant d’émotions, deux options s’offrent à vous. Le Groom, récemment ouvert à deux pas de La Mère Brazier, à la fois salle de concert, club et bar à cocktails. Trop festif ? Allez donc boire un dernier verre au Comptoir de la Bourse, peut-être un peu trop lounge… L’adresse a tout de même l’avantage de fermer à 3 heures du matin et vous aurez peut-être l’occasion d’y croiser un ou deux chefs connus qui viennent y fêter la fin de leur service.

Une très belle scène cocktail

On vous laisse gérer votre programme de la matinée mais, pour le déjeuner, on vous encourage à réserver une table chez Substrat. Pour partir à la découverte du quartier de la Croix Rousse (ça grimpe sévère…), pour l’ambiance très cool du lieu et, bien sûr, pour la cuisine d’Hubert Vergoin. Son bistrot dans l’air du temps met à l’honneur les produits bios de saison et les vins tendance nature. Mais c’est surtout la créativité du chef et la générosité de ses formules évoluant au gré de ses trouvailles et de son inspiration, qui nous a séduits. Autre quartier incontournable : le Vieux Lyon. Certes, il y a beaucoup de touristes mais on y fait un véritable voyage dans le temps. Et si vous avez besoin de faire une pause, on a deux adresses à vous conseiller : la Cour des Loges et Le Florian.

La Cour des Loges est un hôtel 5 étoiles avec spa et restaurant étoilé. Mais c’est surtout pour ses murs empreints d’histoire qu’on s’y rend. Il est en effet composé de quatre bâtiments dont les plus anciens datent du XIVe siècle et sa cour Renaissance est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Quant à son bar à cocktails, il ouvre dès 16 heures. Toujours bon à savoir, non ? Non loin, place de la Baleine, Le Florian ouvert dès 15 heures, mérite aussi une petite visite. Mais, soyons honnêtes, davantage pour son cadre que pour ses cocktails, même si on s’est laissé dire que, le soir, de “vrais” bartenders officiaient derrière le bar. Quoi qu’il en soit, vu que l’heure de l’apéritif approche, si vous avez envie d’un cocktail exécuté dans les règles de l’art, prenez donc la direction de L’Antiquaire fondé en 2010 par Marc Bonneton. Son style très american bar et ses barmen lookés old school donnent le ton et la promesse est bel et bien tenue. Si la carte est rythmée par de jolies créations comme le Crab Key à base de rhum blanc, fruit de la passion, jus d’orange, jus de citron jaune, sucre vanillé, les grands classiques tels que les Old Fashioned, Dry Martini et autres Negroni ont ici la part belle.

Pour dîner, filez chez Bones & Bottles. On doit ce bar à vins-cave à manger à Arnaud Grosset, qui a aussi ouvert le Soda Bar, le premier bar à cocktails lyonnais, inauguré un an avant l’Experimental parisien avec Marc Bonneton. Ici, vous ne trouverez pas de planches de charcuterie mais une carte esprit tapas qui donne envie de tout commander : tartare de Saint Jacques, beignets de choux Romanesco, encornet farci… Pour les grosses faims, il y a aussi l’option côte de bœuf grillée et, bien sûr, une carte des vins à rallonge. En revanche, n’oubliez pas de réserver : le lieu est souvent pris d’assaut. Une dernière adresse pour la route ? Le Black Forest Society, un sympathique bar à cocktails à l’esprit très berlinois. Une note quelque peu exotique pour conclure un week-end très porté sur l’art de vivre à la française, c’est pas mal non ?

Par Cécile Fortis

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Parce qu’il n’y a pas que le cocktail dans la vie… Quatre adresses pour ne pas rentrer les mains vides.

Totalement spirits

Fondée en 1968 par Gabriel Tissandier, The Whisky Lodge fait figure d’incontournable à Lyon dès lors que l’on s’intéresse aux whiskies et aux spiritueux. Plus de 1 500 flacons savamment sélectionnés sont réunis au sein de cette boutique du 2e arrondissement. Désormais dirigée par son fils, Pierre Tissandier, The Whisky Lodge joue également les embouteilleurs indépendants avec sa marque Orcines. L’occasion de s’offrir des single malts écossais exclusifs.

The Whisky Lodge : 7 rue Ferrandière, Lyon 2e

Une cave sans limites

Il s’agit certainement de l’une des plus belles caves à vins de Lyon. Pour ne pas dire la plus belle… Au-delà de sa personnalité survoltée, le boss, Georges Dos Santos s’est fait connaître avec une sélection pointue, sans frontières et sa passion pour les portos. Il se raconte d’ailleurs qu’il détient la plus grosse collection de l’Hexagone. Une chose est sûre, si vous cherchez un flacon ou un millésime rares, chez Antic Wine, vous avez une chance de le trouver.

Antic Wine : 18 rue du Bœuf, Lyon 5e

La charcuterie iconique

Véritable rosette, pâtés en croûte et terrines, saucissons briochés, jésu de Lyon, andouillettes, gratons ou encore quenelles de brochet : tout ce que Lyon fait de bon est chez Sibilia. La maison n’est évidemment pas reconnue comme l’une des meilleures charcuteries de la ville par hasard. Colette Sibilia s’impose même comme l’icône des Halles Paul-Bocuse ! Alors, que ce soit au marché ou cours Lafayette, prévoyez une petite visite.

Sibilia : 102 cours Lafayette, Lyon 3e

Un marché de gastronomes

À Lyon, le dimanche matin, lorsqu’on est gourmand, on file aux Halles. Pour faire ses courses bien sûr mais aussi pour boire un verre. Pour les touristes, comme nous, c’est l’occasion de faire le plein de cochonnailles et de fromages comme le mythique Saint Marcellin de la Mère Richard (sous vide ça voyage très bien !) mais aussi de manger quelques huîtres avec un coup de blanc à la Maison Rousseau et une fondue à la fromagerie Mons. Faites tout de même attention à ne pas louper votre train !

Les Halles Paul Bocuse : 102 cours Lafayette, Lyon 3e

Adresses

Daniel & Denise : 156 rue de Créqui, Lyon 3e

La Mère Brazier : 12 rue Royale, Lyon 1e

Substrat : 7 rue Pailleron, Lyon 4e

Bones & Bottles : 7 rue de la Martinière, Lyon 1e

L’Artchimiste : 22 rue du Professeur Weill, Lyon 6e

Groom : 6 rue Roger Violi, Lyon 1e

L’Antiquaire : 20 rue Hippolyte Flandrin, Lyon 1e

Black Forest Society : 29 rue de l’Arbre Sec, Lyon 1e

Cour des Loges : 6 rue du Bœuf, Lyon 5e

Le Comptoir de la Bourse : 33 rue de la Bourse, Lyon 2e

Le Florian : 4 place de la Baleine, Lyon 5e

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